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Seelenschmerzen

22 mai 2008

Départ.

Rails


Une nouvelle ère se profile. L’aube d’un changement, une situation, et loin derrière, les regrets. Le temps et les émotions défilent et même si ces jours sont de douleur et d’attente, mirage des idéaux ; je chasse le vide, la médiocrité et la superficialité. Nous sommes d’un autre monde, nous provenons d’univers différents, disent les écrits. L’existence apparaît comme une suite de réveils, qui s’éternisent, se compromettent les uns, les autres, car chaque pas met en cause la réalité. J’ai compris l’essentiel, je l’ai recherché en vain ailleurs, je l’ai retrouvé ici. Les yeux ouverts, toujours attentifs. C’est un secret. L’été s’élève ce mois-ci sans erreurs, juste des rectifications : parce que rien ne demeure irréparable, rien ne demeure absolu, et finalement, rien ne demeure irréversible. Après les blessures, les rancoeurs, au-delà de la vengeance, du mépris, loin des souvenirs, des remords : l’avenir. Et le train ferme ses portes, repart déjà. A croire que toutes les expériences deviennent constructives.

Je me tourne vers une nouvelle voie ; encore un départ, une tentative. L’impression de me projeter encore en exil, vers une nouvelle demeure. Mais je prétends rechercher la stabilité. Je sais. Dans le changement, dans les bouleversements, dans les renversements, j’ai puisé la souffrance, l’inspiration, l’exaltation. Peu de choses me contentent pour la simple raison que je conçois que l’essentiel ne réside pas dans les plaisirs terrestres ou les biens matériels, dans la futilité ou la joie, dans la consommation et l’insouciance ; l’essentiel se trouve dans la profondeur de l’âme. C’est le partage, c’est la contemplation, c’est la réflexion et la sensibilité, qui permettent d’accéder au lyrisme, de se hisser au dessus du monde. Et ce vide, ce vide immense à combler, qu’il faut enrichir par des émotions, les sursauts. Depuis trois ans, ma vie ne cesse de se composer d’ères, parce que je crains l’immobilité. Et l’instabilité. Non, je n’ai pas définis ce que je recherche, ou bien, cela n’existe pas. Car il s’agit de l’impossible. Au-delà d’autrui, au-delà des biens, l’harmonie intérieure, la fusion de toutes ces personnalités, la fin d’une guerre perpétuelle, d’une rage qui m’anime. Je ne vous demande pas de comprendre, ou de me plaindre. Elle est là, cette rage. C’est tout. Elle est là et se confond souvent en tristesse, en désespoir, en violence. Je n’ai pas passé ma vie dans les romans, mais dans le cœur, dans l’introspection, l’intériorisation de mon entourage et ce fut une accumulation d’expériences ; entre rêve et réalité, entre ombres et lumière.

C’est une tare, de sublimer le révolu, j’en ai conscience. De m’exalter au réveil, en pensant à certains rêves, en les vivant encore, comme s’ils existaient, comme s’ils m’entouraient. De se transmuter en un autre personnage, dans une autre existence, sans savoir si cela durera. De renoncer à se comprendre parce que l’on découvre des personnalités multiples, contradictoires, un véritable oxymore, une confusion qu’il vaut mieux dissimuler, voiler, masquer, oublier. Jusqu’à ce qu’elle éclate. Jusqu’à ce qu’elle explose. Et que la vie se renverse, encore. Que l’exil me chasse de quelque factice construction. De complaisances illusoires, de rôle joués avec habileté telle que je me trompais moi-même. Mais j’aime le passé ; je l’aime plus que tout. L’histoire, ses acteurs. Je ne peux chérir que ce qui appartient à un autre temps. Ce qui m’accompagne lorsque je ferme les yeux chaque nuit. Ce qui me hante perpétuellement, et règle mes gestes, mes pensées, mes mots. Ce fardeau. Cette nouvelle ère, je n’ai aucune idée de l’endroit où elle me portera, de son dénouement. Comprenant que l’imprévisible reste quotidien, je ne cerne plus mon comportement. Vous faîtes des projets d’avenir. Cela m’effraie. Pensez-vous contrôler le temps ? Vos réactions ? Celles de vos partenaires ? Peut être est-ce plus facile d’adorer le passé ; ce qui est figé ; ce qui ne se renouvelle plus pour témoigner de sa médiocrité ou de sa grandeur. Je ne suis pas prête à changer. Je fais encore les mêmes erreurs. Même si une nouvelle ère se profile…

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